Les îles maltaises regorgent de trésors artisanaux : de la dentelle délicate aux bijoux en filigrane, en passant par la poterie et le verre soufflé. Cet artisanat a connu un nouvel essor ces dernières années et fait partie intégrante du patrimoine culturel de l’archipel. Certaines formes d’artisanat sont ancestrales, comme le tissage et la poterie qui trouvent tous deux leurs origines pendant la Préhistoire. Une mine d’or de cadeaux et de souvenirs !

Sleeping Lady

 La céramique et la poterie 

 La poterie (ceramika en maltais) est l’artisanat le plus ancien de Malte : comme en témoignent les fragments retrouvés dans les différents sites archéologiques de l’archipel. Parmi les plus remarquables, la « Sleeping Lady » (« Dame endormie »), une figurine de fabrication fine en argile, qui a été trouvée dans l’Hypogée de Hal Saflieni à Malte (cimetière préhistorique souterrain unique au monde bâti dans la roche entre 3300 et 2500 ans avant J-C). 

Aujourd’hui, les ateliers de céramique fabriquent des objets utiles et décoratifs, articles ménagers et souvenirs comme des chandeliers, des pendentifs, des assiettes, des carreaux décoratifs, des lampes et cache-pots. Les couleurs les plus utilisées sont le bleu profond et le jaune soleil, typiques de la Méditerranée. 

Le tissage

Dans les temples de Tarxien, des archéologues ont trouvé des fragments de textiles en lin teints en rouge. Ces fabriques montrent que les insulaires préhistoriques avaient un talent considérable pour le tissage. 

Les arabes ont quant eux introduit le coton à Malte vers 870 et ont aussi apporté leur expertise en matière de tissage et de teinture. La production de coton est devenue une industrie rurale majeure de l’époque médiévale au début du XIXe siècle. Au temps des chevaliers, le linge en coton gozitain était très prisé en Europe continentale. Le tissage, la broderie et la fabrication de dentelle étaient souvent encouragés par l’Eglise. L’industrie de l’artisanat devint une source principale de revenu pour les familles en milieu rural. 

Les bijoux en argent filigrané 

Existant déjà à l’époque phénicienne, c’est sous le règne des chevaliers de l’Ordre de Malte que la fabrication de produits en or et en argent s’est véritablement développée. La production la plus précieuse de Malte est le filigrane et les bijoux. 

Le filigrane est un art délicat qui consiste à faire torsader des fils d’or ou d’argent pour créer un motif. Les artisans joailliers peuvent ainsi créer des motifs, plus ces derniers sont complexes, plus les bijoux gagnent en valeur. Aujourd’hui, les orfèvres maltais sont prospères, et leur travail est souvent exporté à travers le monde. C’est à La Valette, capitale de Malte, que se concentrent les artisans joaillers. Ils travaillent parfois devant leur boutique, l’occasion d’admirer leur habileté et de s’offrir une Croix de Malte en pendentif ou de passer commande d’un bijou plus personnalisé 

Le verre soufflé 

Les souffleurs de verre maltais ont acquis un savoir-faire unique. Les ateliers les plus reconnus sont ceux de Mdina Glass dans le village d’artisans de Ta’Qali sur l’île de Malte ainsi que ceux de Gozo Glass situé dans le village d’artisans de Ta Dbiegi sur l’île de Gozo. Vous pouvez ainsi admirer leurs différentes techniques de soufflage utilisées pour façonner vases, pendentifs, presse-papiers, flacons de parfum et autres objets de toutes les couleurs. 

Les sculptures en pierre 

Celles-ci sont sculptées à partir de la globigérine, la pierre typique de Malte et Gozo. Tendre et calcaire, cette pierre est utilisée dans la construction de nombreux édifices, dont les somptueux palais bâtis par les chevaliers de l’Ordre de Malte ou encore plus récemment le Parlement de Malte à La Valette, édifié par Renzo Piano. 

La globigérine qui donne cette couleur miel apporte tout ce charme à l’archipel. Son extraction se fait à ciel ouvert, notamment dans le sud de Malte. Pour tout connaitre sur la pierre maltaise, visitez le musée The Limestone Heritage. Vous pourrez notamment assister à la découpe et au travail de la pierre et même exercer votre talent en vous initiant à la sculpture. 

Joe Xuereb

Joe Xuereb est l’un des sculpteurs les plus réputés à Malte et s’est fait un nom à l’international. Depuis son plus jeune âge, il façonne la globigérine de Gozo en utilisant des outils traditionnels hérités de son père, ancien maçon. 

Depuis 1998, son travail est exposé en permanence à la galerie de sculptures «SOL» de Sienne, en Italie, et a également exécuté de grandes pièces pour le parc de sculptures du Chianti situé dans la région de Toscane. 

Aujourd’hui, il dirige sa propre galerie de sculptures et ses oeuvres sont exposées dans des collections privées en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Suisse, en Espagne, au Royaume-Uni, en Afrique du Sud et en Australie, en Floride, en Californie et dans le Minnesota aux USA. 

Pour en savoir plus sur l’oeuvre de Joe Xuereb : www.joexuereb.com/news.html 

Les carreaux de ciment traditionnels 

Une caractéristique très typique que l’on trouve principalement dans les maisons de ville maltaises est le carreau de ciment traditionnel. Avec ses motifs géométriques et ses couleurs vives, cet art unique a laissé sa signature dans l’identité architecturale de Malte et Gozo. 

L’art du carrelage à Malte a été inspiré par les Ottomans. Peu à peu délaissé, il est de nos jours réintroduit dans nos maisons par les architectes et les designers. Son style rétro contraste magnifiquement avec les intérieurs contemporains au design contemporain. 

Les motifs traditionnels utilisés il y a des années sont toujours d’actualité, ainsi que les couleurs utilisées, les plus courantes étant le vert, le rouge, le gris et le noir. A l’origine, les ingrédients utilisés pour produire un carreau maltais étaient : du sable de plage, du ciment blanc et des pigments de couleur. Le seul ingrédient qui a été modifié dans la pratique d’aujourd’hui est le sable de la plage, qui est maintenant remplacé par du marbre en poudre. 

Stéphanie Borg

Stéphanie Borg, artiste et designer graphique maltaise, fascinée depuis toujours par les anciens carreaux de ciments à motifs maltais, a développé une série de motifs s’inspirant de ces derniers qu’elle dessine à la fois à la main et numériquement et que l’on peut retrouver sur divers objets de décoration (coussins, tasses, tapis de souris…). 

Pour en savoir plus sur l’oeuvre de Stéphanie Borg : https://stephanieborg.com/ 

Les horloges traditionnelles maltaises 

Bien qu’il soit difficile de retracer avec précision l’origine de l’horloge maltaise, on sait qu’elle remonte à la fin du XVIIe siècle. A la fois objet utilitaire et décoratif, elles ont été trouvées dans les maisons des artistocrates, de la haute bourgeoisie et des riches clercs. Certaines sont également exposées dans les couloirs des palais publics et des auberges, ainsi que dans les sacristies des églises. 

Leur conception résulte du travail de trois artisans : le menuisier, qui construit le coffret en bois, l’horloger qui développe le mécanisme et pour finir le doreur-peintre qui apporte les touches finales. 

L’horloge maltaise se compose d’un boîtier en bois et se décline en différentes tailles et différentes couleurs, la plus populaire étant le vert foncé. Ce type d’horloge n’est pas produit à grande échelle. Elles sont richement décorées et portent le plus souvent les armoiries de la famille de l’acquéreur, la croix à huit pointes de l’Ordre de Malte ou les armoiries d’un Grand Maître. Traditionnellement, l’horloge maltaise est dorée à la feuille d’or 23,5 carats. 

De nos jours, les horloges maltaises originales sont des objets de collection rares, très difficiles à trouver car elles sont onéreuses. Cependant, il en existe des répliques qui tentent de capturer certaines des caractéristiques classiques des horloges maltaises d’origine. Ces répliques sont très populaires et sont parfois offertes en cadeau lors d’occasions spéciales comme les anniversaires et les mariages. 

La dentelle de Malte 

La dentelle de Malte est l’une des plus belles et plus réputées au monde ! Le savoir-faire des dentellières maltaises se transmet de génération en génération et ce depuis le XVIIe siècle. Cet art, qui tient son héritage de la dentelle de Gènes, est plus largement répandu sur l’île de Gozo. Il se pratique sur un petit coussin à l’aide de « ghazel » (fils enroulés autour de bobines allongées). La couleur miel caractéristique de cette dentelle est due à l’utilisation de fils de soie d’Espagne. Une autre caractéristique est la récurrence du motif de la croix de Malte. 

De nos jours, ce travail d’orfèvre s’apprend encore dans des clubs de dentellières à Gozo ainsi qu’à l’Université de Malte !  

Renseignements : www.visitemalte.com 

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